Tuesday, February 7, 2012

Un art d'autodéfense français


La canne de combat est une canne ordinaire utilisée comme arme de défense. Ses techniques d'utilisation constituent un sport de combat et un art martial.

L'emploi de la canne de combat, originellement utilisée dans les salles d'armes, a été codifiée par les maîtres de savate et de sabre afin que la canne fût enseignée comme arme de défense. L'utilisation de la canne comme objet de défense est attestée dès le XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, la canne était devenue un objet de la vie courante et un accessoire incontournable de la garde-robe masculine, qui pouvait offrir un avantage notable en cas de combat.

Plusieurs traités sont alors publiés, dont celui de Leboucher (1843), d'un élève de Michel (vers 1848), de Larribeau (1853) puis de Charlemont (1899). En parallèle, l'armée française introduit l'enseignement collectif du bâton et de la canne et publie un nombre important de manuels consacrés à leur usage, souvent associé à la boxe française. Les sociétés de gymnastique qui se développent dans la deuxième moitié du XIXe siècle offrent à leurs membres une pratique gymnique de canne de combat et de bâton. C'est la grande époque pour la canne de combat française; des assauts de canne en public sont donnés dont plusieurs confrontations de Pierre Vigny et Charlemont fils. La canne est même au programme des jeux Olympiques de Paris en 1924 dans la catégorie des sports nationaux. Aujourd'hui encore, la loi française considère la canne plombée, c'est-à-dire lestée au bout, comme une arme par destination. Les techniques martiales de canne, qui n'ont pas disparu en France, sont principalement utilisées dans les systèmes policiers de cannes télescopiques, matraques et tonfas. La canne sportive (canne de compétition, canne d'arme) est réapparue dans les années 1970 sous l'impulsion de Maurice Sarry qui a créé la CNCB (comité national de canne de combat); c'est un sport de combat très codifié, esthétique, mais, malgré des débuts très prometteurs, ce sport a du mal à sortir d'une audience discrète.

Il existe également une tradition martiale de la canne transmise par le maître grenoblois Pierre Vigny au début du XXe siècle et qui a servi de référence au système Bartitsu de Edward William Barton-Wright puis à celle de la canne indienne, le lathi, codifié par l'anglais Lang en 1923. Nous savons par ce dernier que le système de Pierre Vigny s'inspirait en partie des techniques de Calinda stick fighting de l'île de Trinidad. Aujourd'hui, on peut parler de la canne panache de Roger Lafond, qui propose une approche plus proche de la self-défense que la canne de combat. Pour être tout à fait exhaustif, il faut encore parler de la canne "fouet" qui apparaît comme une évolution de la canne de combat, car elle a été également codifiée par Maurice Sarry.

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